Resumen: La chanson de geste Aspremont présente les prouesses de l’armée carolingienne face à l’attaque acharnée des troupes païennes. La structure féodale européenne se voit terriblement menacée par l’insolence d’une nation criminelle qui cherche à exterminer la chrétienté et à soumettre ses adeptes. Les poètes du XIIe siècle, à la merci de l’Église, s’engagent à comparer les deux types de héros épique qui luttent sur le champ de bataille. Et ce sera évidemment l’armée de l’empereur Charlemagne qui vaincra face aux troupes du roi Agoulant d’Afrique. Le jongleur récite cette chanson afin de convaincre son auditoire. Malgré l’intérêt suscité envers l’Autre, les gens du Moyen Âge devaient penser qu’il s’agissait d’une race d’infidèles qui avait abjuré la loi chrétienne en faveur d’une divinité démoniaque qui tentait d’anéantir la religion qui embrasse Dieu. Quasiment tout est obscur, voire ténébreux, chez le païen. L’étude des portraits physiques et moraux du païen et du chrétien, leurs différentes origines géographiques et notamment la dissimilitude existante à l’égard des deux religions qui s’opposent sur le champ de bataille permettront de discerner la discrimination dont le personnage sarrasin souffre. Les auteurs médiévaux créent une sorte de stéréotype sarrasin dans le but de corrompre son image au sein de la société chrétienne et d’inciter ainsi à la haine raciale et religieuse envers celui qui ne croit pas en Dieu. La chrétienté doit impérativement sortir victorieuse de cet affrontement belliqueux qu’est la bataille d’Aspremont. Elle tient à s’imposer en tant que religion dominante par rapport au reste. Pour obtenir le triomphe, les chevaliers de l’armée de Charlemagne devront professer un amour inébranlable envers Dieu et Lui devra leur accorder la plus belle des récompenses : si le guerrier meurt sur le champ de bataille après avoir prouvé l’amour qu’il ressent pour Dieu, on lui permettra d’aller au paradis. Le chevalier chrétien devient ainsi donc un martyr qui acceptera de mourir pour défendre sa religion.