Resumen: La période médiévale connaît un grand éventail de changements phonétiques, qui se trouvent à la base de la langue française actuelle. C’est, par exemple, le cas du phénomène de la diphtongaison. Les graphies des manuscrits du Moyen-Âge, notamment ceux du XIIIe siècle, période qui nous occupe avec le roman Meraugis de Portlesguez, sont le reflet des prononciations existantes dans ce siècle. Notre travail est divisé en quatre grandes parties. Nous commençons par une approche historique qui conte le parcours de la langue, mettant en relation l’évolution attestée depuis le latin, avec les langues vernaculaires, jusqu’au XIIIe siècle, période qui correspond à la fin de l’ancien français. Ensuite, nous réalisons une explication détaillée du phénomène de la diphtongaison, utilisant comme instrument de transcription des sons l’alphabet phonétique de E. et J. Bourciez, spécifique des médiévistes, et considérant les méthodes de G. Zink et N. Laborderie pour la justification des graphies qui montrent des changements phonétiques préalables. Troisièmement, nous analysons les occurrences présentes dans les mille premiers vers du roman objet de notre étude, que nous considérons suffisamment représentatifs. Cette analyse se fait à partir des connaissances exposées dans la partie précédente. Une partie finale consacrée à quelques considérations complémentaires, nous permet de présenter des cas particuliers où le copiste ne s’accommode pas de la norme générale décrite auparavant et pour lesquels nous proposons des hypothèses d’explication.