Resumen: La langue française joue un rôle très important dans un marché sociolinguistique marocain assez complexe. Dès l’instauration du protectorat en 1912, où le français est consacré comme langue officielle dans une grande partie du pays, il va prendre la place de l’arabe dans plusieurs domaines de la société, tels que l’enseignement ou l’administration. Après l’indépendance du Maroc en 1956, un procès d’arabisation va faire diminuer la présence du français et, au fil du temps, il évoluera vers une langue « fonctionnelle », symbole de la culture et de la modernité et surtout employée dans les grandes villes. Le français maintient cependant une présence remarquable dans les médias, la publicité, l’administration, la littérature, les entreprises et le monde virtuel, même s’il tend à disparaître progressivement. Dans l’enseignement, il fait partie des programmes bilingues des écoles publiques et représente la langue première des écoles privées de La Mission. D’autres organismes comme l’Institut Français du Maroc jouent aussi un rôle important dans sa propagation. Grâce à la situation de diglossie du pays, la langue française se trouve en contact avec d’autres langues, notamment l’arabe marocain (la langue de communication). Ce contact donne lieu à plusieurs phénomènes tels que le code switching ou alternance codique entre ces deux langues ou l’emprunt lexical, qui fournit à la langue arabe un grand nombre de mots nouveaux qu’elle emprunte au français. À partir d’un corpus de 378 emprunts que nous avons construit à partir de deux sources primaires, ce mémoire présente une analyse des champs sémantiques les plus fréquents, des processus d’adaptation phonétique, des différences diachroniques entre les emprunts et du phénomène particulier du calque sémantique.