La peur face à des événements inexplicables ou fantastiques. Étude d'une sélection de contes de Guy de Maupassant

Perálvarez Resano, Patricia
Alonso García, Ana Isabel (dir.)

Universidad de Zaragoza, FFYL, 2017
Departamento de Filología Francesa, Área de Filología Francesa

Graduado en Lenguas Modernas

Resumen: Guy de Maupassant (1859-1893) est un des écrivains français le plus célèbres du XIXe siècle. Sa production littéraire s'inscrit dans les dernières décades du siècle, dans une époque profondément troublée par des changements politiques, sociaux et culturels. Étant disciple de Zola, et faisant partie des Soirées de Médan, la tradition naturaliste s'avère une influence très importante dans son écriture. En revanche il finira par s'éloigner du maître et par adhérer à ceux qui critiquaient la doctrine. Maupassant sera en même temps un grand écrivain de contes fantastiques ; notre objectif dans ce travail est précisément d’analyser la peur dans huit de ses contes: Apparition, La main, L'auberge, Le loup, Lui ?, La nuit, La peur et Le Horla. Nous verrons donc que pour l'exploitation de la terreur il s'inspirera de différentes sources littéraires fantastiques, comme le roman noir anglais et l'esprit frénétique avec des auteurs comme Radcliffe, Lewis o Walpole, ou un type de fantastique psychologique de la main d’Hoffmann et Poe. Dans sa production fantastique nous trouverons par ailleurs une filiation très claire avec l'ésotérisme déterminée par le renouvellement de l'occultisme en France et les nouvelles pratiques qui séduisent les écrivains : séances de spiritisme, le magnétisme animal, la Théosophie de Blavatsky, etc. qui mettent en relief l’essor de l’irrationnel. Les sciences médicales jouent également un rôle important dans son écriture et nous verrons que dans certains récits Maupassant fait une description très exhaustive de troubles psychiatriques. La folie est alors un élément essentiel dans sa production fantastique, soit-elle juste un outil narratif presque morbide ou le reflet de la psyché d’un vrai fou. À tout cela s’ajoute un pessimisme de plus en plus marqué dans ses écrits. Manifestations fantomatiques, objets maudits, bêtes colossales, bruits mystérieux ou êtres invisibles, ce sont quelques uns des éléments indispensables pour l’exploration de la peur la plus profonde, sujet obsédant dans le fantastique de Maupassant. Toujours dans des décors quotidiens et visant à refléter le monde tel que nous le connaissons, le surnaturel fera intrusion progressivement, s’intensifiant au fur et à mesure que les personnages se voient de plus en plus dissociés d’une réalité qui ne répond plus aux lois naturelles. Le surnaturel aura l’effet du doute constant, permettant de construire le récit par coups d’hésitation puisqu’il y a un retour à la norme après un événement étrange. Le résultat final des contes sera un névrosé dont l’esprit est aussi brisé que celui de l’auteur les dernières années de sa vie. Ainsi nous verrons un Maupassant qui, tombé dans l’ennui ininterrompu, conscient de la futilité de l’existence et victime de maux exacerbés, tentera de se suicider à plusieurs reprises. Souffrant et dans un état mental des plus pitoyables, il mourra en 1893 à 42 ans.

Tipo de Trabajo Académico: Trabajo Fin de Grado