Resumen: Le Roman de Renart fait partie de la littérature comique médiévale. Les situations comiques, le langage, la scatologie, parmi d’autres procédés comiques, soulignent le but principal du Roman de Renart : faire rire. La parodie est une source privilégiée d’épisodes et de motifs comiques. Les genres établis et appréciés du public médiéval, comme la chanson de geste ou le roman courtois, mais aussi la religion chrétienne, fournissent aux auteurs des modèles qu’ils transfèrent à l’univers animal. Dans cette œuvre, la parodie est construite à l’aide de deux procédés : le jeu entre l’anthropomorphisme et le zoomorphisme, et la perversion des motifs originels. Dans ce travail, on a analysé la parodie épique et religieuse de cette œuvre à partir d’un corpus formé par neuf branches. La guerre entre le loup Isengrin et le goupil Renart, thème majeur de cette œuvre, fournit aux conteurs le cadre nécessaire pour introduire certains motifs des chansons de geste comme le siège, les jugements, la prière du plus grand péril ou les songes prémonitoires. La parodie religieuse comporte une vraie critique des rites et personnages religieux. La parodie religieuse souligne le caractère hypocrite des membres de l’Église comme les moines ou les archiprêtres, mais aussi l’hypocrisie des rites religieux. C’est le cas des noces de Noble, de l’office des morts, et du pèlerinage. Cette parodie religieuse corrompt aussi la signification des rites religieux : la confession ne sert pas à absoudre Renart, mais c’est une occasion pour Renart d’énumérer tous ses méfaits, ce qui sert à créer des liens d’unions entre les différentes branches. Dans l’office des morts, on loue la sexualité de Renart, en lieu de la condamner. Tous les mécanismes parodiques décrits dans ce travail ont un but : divertir le public.